L’histoire …

Quelques mots d'introduction

C’est au bord d’une falaise rocheuse, dominant la Vaïre et le torrent du Ray (affluents du Var), à 1528m d’altitude, à la limite entre les terres cultivables et les alpages, que commence il y a environ mille ans l’histoire peu commune de ce petit village que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « Peyresq ». Le plus vieux témoin de cette époque est la petite église romane, de style provençal, qui a résisté depuis le XIIIe siècle aux successions d’étés brûlants et d’hivers rudes, d’orages et de sécheresses, aux passages de troupeaux. Aux coins de la place, deux grandes maisons patriciennes dont l’une a été la maison claustrale; un peu en dessous, l’emplacement du vieux château. Et de siècle en siècle, des maisons, toutes faites de mêmes pierres grises. Peyresq, au fil des ans, a vu se succéder les régimes et les maîtres. Les habitants du village gardaient les troupeaux et cultivaient la terre. Vous pourrez encore voir des vestiges de culture en terrasse le long des flancs des montagnes qui entourent Peyresq. Et des creux de rocher qui servaient d’étables. Ils ont vu disparaître les mélèzes, abattus pour construire des bateaux sur des mers qu’ils ne verraient jamais. Ils ont utilisé des noyers pour construire et sculpter leurs propres meubles, les chaises avec lesquelles ils se déplaçaient aux veillées. Ils ont mangé les marmottes, alors nombreuses dans les montagnes. Ils ont fait des fromages. La vie était sans doute bien plus rude que dans la vallée d’Annot. Mais le village vivait. Un jour, la vie a basculé. La guerre de 1914, dite la Grande Guerre, a dépeuplé le village. Six jeunes gens ont disparu, qui n’assureraient plus la relève en haut de la montagne, qui ne construiraient plus les charpentes écrasées par l’orage et la tempête, qui ne consolideraient plus les murs, qui n’épouseraient pas les filles qui les attendaient. Six noms sur le monument aux morts.

Et le village a glissé vers l’oubli, les toits ont mal résisté, les murs ont croulé…

 » Pas d’autre devenir qu’un amas de décombres et le même avenir qu’un navire qui sombre lentement. « 

Sources des pages sur l’histoire du village « PEYRESQ : l’extraordinaire destin d’un village des Alpes Provençales » de Louise NAVELLO-SGARAVIZZI, 1992  www.peiresc.org (Livre édité à l’occasion des 50 ans de la reconstruction du village)