Histoire de l’asbl
COMMENT FUT FONDÉE L’ASSOCIATION PRO PEYRESQ ?
En 1952, Georges Lambeau, directeur à l’Académie des Beaux-Arts de Namur, redécouvrit le village lors d’une visite de la région. Il cherchait à l’origine un mas pour réunir pendant les vacances, les élèves de différentes disciplines dans un ouvrage commun. Bloqué à Annot quelques jours avec son épouse et son fils, il poussa son exploration jusqu’à Peyresq.
Le paysage qui se présenta à lui était sensiblement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Non seulement le village était quasiment à l’abandon et en partie effondré, mais l’environnement forestier qui entoure de nos jours Peyresq était presque inexistant, suite au défrichement pour les cultures, au pastoralisme extensif et à l’exploitation du bois pendant des siècles. Toute la montagne n’était alors qu’une étendue désolée de marnes érodées au relief lunaire de pierres calcaires, où l’on discernait à peine les maisons des rochers.
Tombé sous le charme du lieu et enthousiaste à l’idée de construire ici un projet humaniste en relevant Peyresq de sa ruine (et non plus seulement une bâtisse provençale), il trouva en Toine Smets, juriste et gérant de société, l’énergie et les moyens du mécénat nécessaire pour monter son projet.
Durant les années suivantes, les deux promoteurs surent s’entourer de très nombreux hommes et femmes de bonne volonté, y compris des autorités locales, tous conquis par les idéaux de cette entreprise humaine. L’un d’eux fut le talentueux architecte Pierre Lamby, véritable pierre angulaire de toute la reconstruction et de l’harmonie architecturale du village actuel.
En 1954, l’association sans but lucratif « PRO PEYRESQ » était née et à travers elle la renaissance de Peyresq vers une nouvelle destinée.
L’A.S.B.L. entreprit alors un long travail de prospections notariales, de recherches successorales des co-propriétaires éparpillés dans toute la France, de négociations d’achat, d’études de faisabilité, de lourdeurs administratives et de persuasions auprès des autorités locales du bien fondé de ses intentions. Elle favorisa aussi la venue de l’électricité, de l’eau, des égouts et de la route, nécessaires à son entreprise, parfois à coups d’avances de fonds ou de participations financières.
Avec les nouveaux peyrescans et l’élan bâtisseur des premières années, des descendants d’anciens revinrent à leur tour et remontèrent également les ruines de leur bien, de même que quelques citadins venus de la Côte qui, ayant acquis quelques maisons dès 1947 pour trouver la fraîche en été, participèrent eux aussi à la restauration générale du village.
Durant les trente ans qui suivirent, sous l’impulsion de l’A.S.B.L. PRO PEYRESQ, et de concert avec les habitants locaux, le village fut ainsi intégralement relevé et sa beauté ressuscitée.
Sur la cinquantaine de maisons qui furent reconstruites ou réhabilitées, plus d’une trentaine l’auront été sous l’égide de PRO PEYRESQ.
En 1971, l’église et tout le village furent classés à l’inventaire des Monuments Historiques. En 1980, PRO PEYRESQ reçut du Président de la République (V.G. d’Estaing) le second prix des Chefs-d’œuvre en péril (parmi les 500 dossiers déposés). La même année, elle obtint également la médaille d’or Europa Nostra (sauvegarde du patrimoine de l’Europe) pour son rôle dans la reconstruction du village.
Aujourd’hui le village relevé vit au rythme des activités associatives qui le dynamisent à la belle saison, dans une amitié peyrescane partagée avec les habitants locaux permanents ou saisonniers.
Car Peyresq dans sa diversité actuelle, est et reste avant tout un vrai village de la Provence alpine, à la communauté soudée, conviviale et authentique.