L’apogée, puis le déclin (1860-1952)
En 1865, le village est à son apogée : 251 habitants.
Commence alors l’exode rural, favorisé par la construction d’une voie de chemin de fer entre Dignes et Nice : le train des Pignes (les pignes sont les pommes de pin qui servaient à alimenter la chaudière de la locomotive). La frontière située depuis 1388 à Entrevaux n’existant plus, Peyresq et la vallée de la Vaïre s’ouvrirent à nouveau vers la vallée du Var et vers Nice.
Ainsi, en 1906, le village ne comptait plus que 108 habitants.
En 1870, quatre Peyrescans moururent durant la guerre contre la Prusse et en 1885 un autre disparut durant l’expédition en Chine. Avec la Troisième République et l’organisation de l’enseignement primaire, l’esprit républicain se développa peu à peu. A la fin du XIXe siècle, la vie villageoise fut marquée par la lutte épique entre F. DELONCLE et B. de CASTELLANE pour conquérir le siège de député.
En 1914, le tocsin sonna le début de la Grande Guerre ; les gendarmes vinrent chercher les hommes (dont six moururent) et une période très dure commença pour les femmes, les enfants et les personnes âgées restées à Peyresq. Elles durent rentrer les récoltes et assurer les travaux durs : travail inhumain qui marqua tout une génération d’adolescents qui quitteront Peyresq après la guerre. Les veuves et les orphelins quittèrent aussi le village.
En 1932, il restait 17 habitants à Peyresq, l’école ayant été fermée entretemps.
Durant la seconde Guerre mondiale, Peyresq accueillit des réfractaires au travail obligatoire en Allemagne. Anciens peyrescans, ils revenaient se cacher dans leur famille. En outre, l’isolement de Peyresq joua encore en la faveur des habitants car rares sont les villages de France où les Allemands n’ont pas mis les pieds.
Le village continua de se dépeupler, et au recensement de 1950, il ne compte plus que trois habitants : le maire, son épouse et leur fille.